J'aimerais tant ne plus y penser. Mais c'est impossible n'est-ce pas ?
Je suis tombée. Follement amoureuse. J'ai échappé à la solitude pesante de ceux qui n'aime point. L'amour. C'est beau. Et il m'as ouvert les bras. M'accueillant avec chaleur. M'arrachant à l'indifférence. Seule ma volonté m'a rendue libre. Telle un oiseaux s'envole de la terre où il a été retenu. Se soustrayant au désintérêt des autres. A la nonchalance qu'on lui portait. Et comme cet oiseau bien vulnérable, je me suis éparpillée dans l'éther ; en millions de fragments constellés. Pour rejoindre celui qui faisait battre mon cœur. Et je suis partie pareillement à une nuée de poussière d'inconscience. Semblable à de la buée insouciante qui se pose sur une fenêtre. Mais ce n'est pas sur une fenêtre que j'atterris. Mais près de lui. Qui me laisse le pharynx obstrué. Je ne peux plus inspirer, et je suffoque. Mes poumons qui s'enflamment. C'est près de cette personne que je me pose. Sur ce garçon qui n'emprisonnera à jamais. Celui qui me sortira de la chimère.
Car je me suis éperdue de ses yeux et ses lèvres volubiles qui ne cessaient de me murmurer des mots doux. J'ai observé chacun de ses gestes, y laissant un peu de moi-même. Dans chacune de ses expressions ; j'ai abandonné toute vérité pour assouvir mon cœur irraisonné. Je suis partie de l'endroit misérable où mon cœur voilé par l'opacité de son usure inexistante. Et je me suis envolée de cette terre où règne la violence. Pour m'établir au Paradis, doux et éphémère. Mai dans ce paradis devenu cauchemar je me suis condamnée. « L'oiseau à échapper à la terre. Maintenant il est prisonnier du ciel. » Comme cet oiseau je me suis laissé piégée. J'erre dans mon monde clair-obscur où plus rien n'a de goût. Où les couleurs de la vie n'atteignent plus mes pupilles. J'ai été enfermée. Par l'amour et séquestrée par ma naïveté. Finalement je n'ai été enlevée que par moi-même. Pour jouir enfin et me volatiliser de ce monde cruel. Mais le jeu n'en vaut pas la chandelle. Aujourd'hui je suis si nostalgique ; de ma vie d'avant sa connaissance. De savoir ce que je serai devenu si je ne l'avais pas rencontré. J'ai goûté à un fruit défendu et retrouver le jardin d'Éden, moi qui ne le pouvais pas, faible mortelle. Et me voilà prisonnière de mon écrin de glace. Je ne pourrai plus jamais connaître l'amour car mon cœur me tiraille ; je ne serais plus jamais apte à exister aussi simplement qu'avant. Ne plus jamais sourire en le voyant.
Telle l'oiseau piéger, je me suis faite capturer.
L'amour m'as appeler, innocemment je lui ai répondu.
Et mon être maintenant ne peux plus aimer, enfermé dans mon enclos sans rêve.
Mon cœur cloîtré, je suis obligée de rester dans un monde où la joie n'est qu'un vague souvenir.
Enfermé dans l'endroit que je voulais le plus découvrir.